« J’évite le conflit, j’aime pas les conflits » dise la majorité d’entre nous. Mais qu’est ce qu’un conflit? C’est la constatation d’une opposition entre personnes, souvent chargée en émotions (colère, frustration, tristesse, rancune…). Il y a toutes sortes de conflits (amicaux, familiaux, professionnels, de couple…). Et même si certaines personnes le cherchent et l’entretiennent, bien souvent, nous ne sommes pas à l’aise avec le conflit. Ceci parce qu’il met en danger l’équilibre relationnel, souvent fragile au sein de nos relations. Et pourtant le conflit est nécessaire par sa fonction constructive et peut ouvrir au changement.
1 : Nous sommes tous différents
Le monde est composé de milliards de personnes uniques avec des similitudes mais aussi des différences. Et lorsque vous nouez une relation, celle-ci se fonde en premier lieu sur du commun. Nous sommes aussi attirés par la personne qui nous apporte ce qu’il nous manque. Cela se donne à voir par exemple dans la relation de couple : lors des premiers mois, il y a la « lune de miel » où chacun s’adapte. Les différences sont bien souvent floutées car au lieu de s’adapter, on veut éliminer les différences.
Petit à petit, les différences émergent et il faudra les accepter de par et d’autres pour que la relation dure et s’enrichisse.
2 : Etre prêt à parler
Nous avons la tendance instinctive à vouloir que l’autre saisisse notre point de vue sans faire l’effort de comprendre celui de l’autre. Alors pourquoi le fait de parler de ces désaccords est-il souvent difficile ? Il faut savoir que le conflit n’est pas violent en soi, c’est le traitement du conflit qui peut être destructeur. En effet, on a tendance à assimiler le conflit aux émotions de colère qu’il génère (le traitement d’un conflit peut aller jusqu’à des insultes, menaces, agressivité).
Egalement, le « non traitement » du conflit peut s’avérer tout autant destructeur et passe par la peur. Celle-ci peut paralyser : peur de blesser, d’être incompris, d’être rejeté, de subir les représailles… Le conflit ne s’exprime pas, il ronge de l’intérieur, accentue les incompréhensions et bloque la relation. Il pousse alors chacun à s’isoler et à s’enfermer.
Mais le conflit peut être présent sans qu’il y ait de violences à proprement parlé. Sachez qu’il n’y a pas de moment parfait pour engager le dialogue? Trouver le moment propice une fois les émotions vives passées peut permettre une communication dans de meilleurs conditions. Le conflit est alors nécessaire lorsque chacune des personnes parties prenantes est respectée. L’écriture peut faciliter l’expression de vos propres ressentis pour les exprimer à l’autre.
2 : Ecouter
Dans un conflit vous cherchez à entraîner l’autre dans votre moule, lui fait de même et résultat : vous vous éloignez. Et si vous fonctionnez comme cela, la plupart du temps, vous n’êtes pas concernés par l’avis de l’autre, alors personne ne se comprend vraiment et cela bloque !
La clé de la communication est la qualité de l’écoute. Etre à l’écoute suppose une vrai présence, s’intéresser et se mettre dans le monde de l’autre. Cela est certainement la chose la plus difficile lorsque vous êtes en proie aux émotions de colère, de tristesse… Votre réaction naturelle est de vous mettre sur la défensive.
Et pourtant dans un conflit, vous souhaitez avant tout se sentir entendu et compris. Bien que cela puisse paraître difficile, essayez vraiment d’écouter ce que dit l’autre sans l’interrompre, d’écouter son vécu exprimé avec empathie. Car une meilleure compréhension du point de vue de l’autre va vous rapprocher de lui et lui-même sera alors plus disposé à vous écouter.
2 : Eviter les accusations
Résoudre un conflit commence d’abord par connaître vos tensions internes qui vous emprisonnent pour pouvoir les exprimer à l’autre et lui faire part de votre besoin profond.
Commencez alors par le « je » : par exemple : Au lieu de « Tu rentres toujours tard », préfèrez « je me sens seul, tu me manques quand tu rentres tard le soir»
Au cours d’un conflit, l’utilisation du « Tu », peut agresser l’autre personne et la mettre sur la défensive. Si vous commencez les déclarations par « Je », en évoquant vos ressentis et en communiquant votre besoin, cela aidera l’autre à mieux vous comprendre plutôt qu’il se sente attaqué.
Egalement, éviter les « toujours » et « jamais », les phrases de généralisation « Tu es toujours au téléphone », mais plutôt : « Je me sens blessé parce que tu passes une partie de la soirée au téléphone au lieu de parler avec moi »
5 : Rechercher un compromis
Bien souvent nous recherchons la paix ! Mais la paix est-elle l’absence de conflit ?
Non, la paix est la transformation des tensions conflictuelles en relation de coopération. Vouloir la paix suppose d’explorer les différences de réguler les tensions et de chercher les solutions les plus justes pour chacun.
Face au conflit soit on se construit, soit on se détruit (chacun campe sur sa position et veut imposer son point de vue à l’autre). Vous pouvez aussi affronter les désaccords ensemble : chacun s’adapte alors à l’autre. Une nouvelle solution créative trouvée par les différentes parties s’avèrera plus fructueuse que le compromis où une des deux personnes obtient ce qu’elle veut aux dépens de l’autre. Une communication saine implique de trouver une résolution qui conviennent aux deux ou plusieurs membres.
6 : Pardonner
Bien souvent, vous croyez qu’en admettant ses tords, vous vous mettez en position de faiblesse, votre fierté en prend un coup. Et pourtant une communication efficace implique de reconnaître ses torts ou d’avoir blessé l’autre. Le tort n’est jamais à sens unique. La confiance est présente dans la relation quand vous communiquez et prenez soin des blessures de l’autre. Fréquemment, il n’y a pas un seul acte délibéré mais une accumulation de petites blessures dont vous ne parlez pas. La culpabilité qui est en vous est destructrice quand vous ne reconnaissez pas votre part de responsabilité sur la souffrance de l’autre. Beaucoup de personnes conservent des blessures non guéries et les emportent avec eux dans leurs nouvelles relations.
La démarche de pardon doit être fait sans condition car elle implique des excuses sincères où l’orgueil n’a plus sa place. Le pardon n’est pas un acte épisodique mais une attitude constante. Cela passe donc par des petits pardons quotidiens : « Pardon de n’avoir pas descendu les poubelles » dans un couple par exemple.
Renoncez donc à votre désir de vengeance et mettez votre égo de côté pour construire de VRAIES relations. Acceptez le conflit mais un conflit porteur qui n’admet pas la violence et la destruction. Les limites peuvent être discutées, posées ensemble pour qu’une communication soit possible et supportable pour chacun.
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