Le traumatisme, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensent, concerne la majorité d’entre nous. Un traumatisme existe lorsqu’une émotion ressentie dépasse les capacités de régulation émotionnelle de notre cerveau. A côté des traumatismes de guerre, d’attentats, de viol, d’accident….Il y a des traumas moins spectaculaires, des situations du quotidien, d’apparence anodines qui sont aussi des traumatismes plus insidieux. Ce n’est donc pas la cause qui détermine si quelque chose est traumatisant, mais la façon dont la personne va vivre l’événement. C’est le ressenti subjectif de l’événement qui importe et un choc émotionnel se vit différemment d’une personne à une autre. Voici 7 points pour mieux comprendre comment ils fonctionnent et se libérer d’un traumatisme.
Guérir et se libérer d’un traumatisme psychologique est possible
1 : Il n’y a pas de petit ou gros traumatisme
La plupart d’entre nous ne pense pas avoir vécu de traumatisme. Muriel Salmona (psychiatre) définit les trauma comme des troubles psycho méconnus sous-estimés, fréquents, graves et durables qui pèsent durablement sur l’avenir. En réalité, Un trauma est la conséquence d’un événement extrêmement grave qui a mis votre intégrité physique et/ou psychologique en danger.
Il peut être unique comme un attentat, un accident violent, une mort, une catastrophe naturelle, ou encore une agression sexuelle. ce sont alors des trauma simples car rapidement identifiables. En les traitant la personne va voir rapidement les symptômes du traumatisme disparaître.
Mais le trauma peut aussi être lié à des situations répétées et continues, sur laquelle la personne n’a pas de contrôle. Ce que l’on nomme les traumatismes complexes (harcèlement professionnel, violences infantiles, négligences, moqueries…). Il est dit complexe car il s’agit d’une période longue sur laquelle s’étendent de nombreux micro-traumas.
La personne n’a alors pas forcément identifié les traumatismes en tant que tels mais en a les symptômes qui font partie de sa réalité : trouble anxieux, honte, phobies, addiction, tocs, répétition de relations toxiques, manque de confiance en soi etc…Ils sont plus complexes a repérer et peuvent être plus longs à traiter.
2 : Comprendre le fonctionnement du traumatisme
Comment le cerveau et le corps réagissent face à un choc émotionnel et/ou physique ? En premier lieu, il y a une réaction biologique d’adaptation au niveau du cerveau et corps. Quand on vit une situation stressante, une petite zone du cerveau nommée l’amygdale se met en alarme pour nous prévenir. On libère alors des hormones de stress (adrénaline et cortisol). Cette amygdale est responsable des émotions.
Pour répondre au stress l’organisme fait le choix entre la fuite ou le combat (soit on évite ou on affronte l’évènement) qui sont des réactions normales. Cependant, lorsque la situation devient chronique ou émotionnellement trop impactante, la fuite et le combat sont limitées voire impossibles.
3 : En parler
Un traumatisme psychologique entraîne une charge émotionnelle intense. Pour le surmonter, il est nécessaire de verbaliser les émotions liées au trauma. Cela signifie pouvoir accueillir et ensuite intégrer ce trop-plein d’émotions douloureuses dont il est parfois délicat de sortir. En parler ne veut pas forcément tout redire plusieurs fois car cela peut nous retraumatiser à chaque fois. Il n’est pas nécessaire de raconter tous les détails, c’est vous qui en faites le choix.
Parfois le traumatisme est tel qu’il y a un risque de sidération. Le cerveau libère donc des hormones anesthésiantes (morphine, kétamine) : la personne traumatisée ressent moins d’émotion, est coupée de ses sensations avec un sentiment d’irréalité que l’on nomme dissociation. C’est un moyen de protection.
4 : S’appuyer sur ses ressources
Pour pallier aux émotions difficiles et poursuivre la vie quotidienne, il est nécessaire de poursuivre et s’accorder des moments de détente qui vous font du bien. Cela peut passer par des activités physiques, artistiques, relaxation qui provoquent une libération hormonale dans votre corps, vous apportant bien-être.
Ses ressources sont diverses et s’étendent à toutes choses de la vie (importantes pour soi, en fonction de notre système de valeur, ce que l’on aime) : la nature, la musique, les liens sociaux, la famille, le shopping, la spiritualité, prendre soin de son corps… Peu importe ce qui a de la valeur pour vous. Nourrir ses ressources permet de contrebalancer le vécu difficile et continuer de vivre.
5 : Suivre une psychothérapie
Si le choc émotionnel est très présent dans votre vie, au point de vous empêcher de vivre normalement, vous pouvez demander l’aide d’un professionnel. La psychothérapie est nécessaire pour vous permettre de travailler sur le traumatisme et le souvenir traumatique en toute sécurité.
Les émotions qui se sont imprimées lors d’un traumatisme ne sont pas vécues comme des souvenirs mais comme des sensations perturbatrices dans le présent.
Pour reprendre le contrôle de sa vie et de ses émotions, il y a toute sorte de moyens permettant de supporter d’être bouleversé par les émotions liées au passé. Il existe des méthodes de stabilisation que le thérapeute peut vous proposer et vous apprendre. Dans un second temps, il est parfois nécessaire de revenir sur le traumatisme et se confronter à la peur vécue pour se libérer du traumatisme. Cela, seulement quand on se sent assez en sécurité pour ne pas s’exposer à un nouveau choc. Il est alors indispensable d’être à l’aise avec le thérapeute qui vous reçoit, de sentir que le « feeling » passe pour être en confiance et raconter son vécu.
6 Soigner un traumatisme avec l’EMDR
L’EMDR (Eye Movement Desentitization and Reprocessing) est une des thérapies la plus adaptée à ces événements, elle est recommandée dans des états de stress post-traumatique et fonctionne dans 8/10 cas.
L’EMDR est une technique qui désensibilise puis retraite l’information traumatique par des mouvements oculaires ou tactiles. Le patient est alors concentré sur ses stimulations en sécurité avec le thérapeute tout en revivant l’incident.
Plus le trauma est récent et unique, plus il est facile à traiter. Un trauma simple sera souvent plus rapide à retraiter qu’un trauma complexe demandant davantage de séances.
7 : Vivre et dépasser le traumatisme : la résilience
Dépasser un traumatisme n’est pas « l’oublier » ni redevenir comme vous étiez avant l’événement. Se libérer d’un traumatisme, c’est réussir à vivre avec, en acceptant les choses et en s’appuyant dessus pour avancer. Ce qu’on appelle la résilience : notre capacité à rebondir face aux évènements difficiles. Nous avons en chacun de nous, un potentiel alors même que certains évènements nous paraissent inimaginables à surmonter.
Il est donc indispensable de savoir que nous détenons en nous le pouvoir de guérir et dépasser tout vécu traumatique. Cela peut prendre plus ou moins longtemps en fonction des problématiques et de chacun mais je vous invite à ne pas vous alourdir par des des évènements ou blocages de vie.
Sources images
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